Voilà un mot qui commence à faire son petit bonhomme de chemin sur le web: « macronisation » (du radical macron, comme le patronyme Macron, et du verbe « se macroniser » – acquérir ou donner le caractère macronien – autrement dit adopter un comportement semblable à celui de l'actuel président français, Emmanuel Macron, champion de l'emploi facile, rien qu'en « traversant la rue » (sic).
Mais qu'est-ce donc à dire ?
Eh bien, pour ceux qui l'utilisent sur les réseaux sociaux, « macronisation » voudrait tout simplement dire avoir le béguin pour une dame d'un certain âge, lorsque nous-mêmes venons à peine de souffler nos 20 bougies ou un peu moins, à l'image d’Emmanuel Macron, qui – et il en a bien le droit – s'est entiché de sa prof de 25 balais plus veille que lui, à seulement 15 ans.
Sauf qu'ici, les choses semblent un peu plus ardues, car contrairement à l'amour qui unit le couple locataire actuel de l’Élysée, le terme de « macronisation », lui, désigne plutôt un jeune homme qui fait faussement étalage de son amour pour une personne beaucoup plus âgée, ou qui convole – carrément - en justes noces avec celle-ci, juste pour sa fortune ou pour se voir accorder le fameux sésame que constitue, pour certains migrants, le séjour français.
Mais l'acception de ce néologisme se veut encore beaucoup plus large que cela, dès lors que certains locuteurs l'attribuent – par extension – tant aux jeunes hommes qu'aux jeunes filles qui acceptent les faveurs d'un vieux papy friqué ou pas, pour les mêmes raisons.
C'est dire qu'après son célèbre « Je traverse la rue et je vous en trouve... », le président Emmanuel Macron n'aura pas marqué son époque que par la gifle essuyée récemment, car dans cinquante ou cent ans, l'on se souviendra encore de la « macronisation », certes moins noble que la sienne, de certains jeunes de cette génération perdue, qui font des pieds et des mains pour se sortir de la misère, quittes à convoler - non pas par amour comme le président Macron - mais par pur intérêt.
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